L’industrie automobile traverse actuellement la “vallée de la mort”

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Nous sommes à l’aube d’une ère nouvelle en ce qui concerne le monde de l’automobile et de la mobilité. Chaque année, la part de marché des véhicules électriques devient de plus en plus grande. Conscients des enjeux écologiques, les consommateurs délaissent de plus en plus les voitures à combustion interne. Mais vous y croirez, vous, si on vous disait que la plupart des constructeurs automobiles traditionnels étaient, en ce moment même, en train de traverser la vallée de la mort? Certains experts affirment même que dans quelques années, seuls quelques constructeurs automobile survivront.

La vallée de la mort et l’effet Osborne

Avant toute chose, avez-vous déjà entendu parler de la « Valley of death » ou de la courbe de la vallée de la mort ?

Dans le monde des entreprises, ce concept désigne une période difficile pour les startups, marquée par un risque d’échec ou de mort accru, faute de financements.

Mais cela est aussi valable pour toutes les entreprises qui doivent faire face aux profonds changements du monde économique, et qui doivent ajuster leur stratégie en mettant en œuvre d’importants projets de transformation. Si l’on transpose cela à l’industrie automobile, la vallée de la mort pourrait s’apparenter à la transition vers l’électrique.

La transition vers l’électrique a bel et bien commencé en France, en voici la preuve

Dans les années à venir, les voitures électriques prendront certainement le dessus sur les voitures thermiques, enjeux climatiques obligent. Qu’arrivera-t-il alors aux géants de l’automobile actuels comme Volkswagen, General Motors, Ford ou encore Toyota ? Vont-ils disparaitre ?

Dans un graphique publié l’année dernière sur le site New Automotive, on peut voir le futur de l’industrie automobile ainsi que la fameuse « vallée de la mort » qui attend les constructeurs automobiles au prochain tournant:

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Ce graphique en dit long sur l’avenir de l’industrie automobile.

En noir, ce sont les ventes de véhicules à combustion interne. En bleu foncé, les ventes réelles de véhicules électriques (c’est la petite pointe de bleu au dessus de certaines barre noires sur le graphique). En bleu clair, ce sont les prévisions de ventes de véhicules électriques. La partie en vert très clair correspond à la demande globale moins les ventes de véhicules électriques. Et tout au milieu, c’est la vallée de la mort, couronnée par l’effet Osborne : les gens retardent l’achat d’une nouvelle voiture jusqu’à ce que les véhicules électriques deviennent plus courants, moins chers et plus performants, ce qui est en train de se produire. Comme les gens gardent en moyenne leur voiture entre 12 et 15 ans, un retard d’un an ou deux n’est pas si grave lorsque l’option d’une technologie bien meilleure est à portée de main.

Ainsi, pendant un certain temps, les ventes mondiales de véhicules neufs vont s’effondrer de manière vraiment catastrophique.

D’un côté, il y a les constructeurs automobiles traditionnels qui continuent de s’accrocher à la technologie de combustion interne et qui vont continuer à produire d’autres modèles de voitures à combustion interne. Ils ne veulent pas voir la réalité selon laquelle l’électrique est l’avenir de l’industrie automobile. Et pourtant, s’ils continuent à ignorer cette réalité, ils se dirigent tout droit vers une faillite inévitable.

D’ailleurs en ce moment, les ventes de véhicules thermiques commencent déjà à s’effondrer.

La baisse de la demande en voitures thermiques

Les explications de Cathie Wood, PDG et CIO d’Ark Invest, l’affirment. Dans une vidéo récemment publiée, elle décrit le début du déclin des constructeurs automobiles traditionnels.

« Ce que nous avons eu cette semaine, c’est une surprise : les ventes de voitures ont baissé pour atteindre 14,3 millions d’unités. L’état d’équilibre du marché est de 17 millions d’unités. Les ventes ne sont donc pas encore revenues à leur niveau normal, qui est de 17 à 18 millions. Et c’est un taux annualisé pour les États-Unis… On s’attendait à ce que cela allait évoluer jusqu’à un taux plus normal. Au lieu de cela, en mai, les ventes de voitures ont chuté à 12,7 millions d’unités. S’ils accumulent les stocks et que le consommateur n’achète pas, [en fait, le consommateur se retient], ces entreprises vont avoir trop de stocks »

explique-t-elle.

Traduction : Les constructeurs automobiles traditionnels continuent de fabriquer des voitures à combustion interne mais les consommateurs n’en veulent plus. Résultat : ils se retrouvent avec de plus en plus de stock et de moins en moins de recettes. Et c’est alors le début de la spirale descendante…

La plupart des experts espèrent que les ventes de voitures neuves au niveau mondial vont rebondir massivement. Mais il est clair que la tendance à la baisse va se poursuivre.

En fait, les défis liés à la chaîne d’approvisionnement et les problèmes de logistique que rencontrent les constructeurs automobiles traditionnels sont tous des défis à court terme. Le réel problème est le changement de comportement des consommateurs qui tendent de plus en plus vers l’électrique.

La hausse de la demande en voiture électrique

De l’autre côté, il y a les producteurs de voitures électriques qui commencent à dominer les nouvelles ventes sur les marchés clés comme la Chine, l’Europe et les États-Unis.

En effet, les voitures électriques sont de plus en plus attrayantes grâce aux nombreux avantages qu’elles apportent. C’est devenu un produit tendance pour les consommateurs qui, du coup, préfèrent attendre le bon moment pour s’en procurer une plutôt que de se ruer vers un modèle thermique.

Mais malgré la demande grandissante, la production de véhicules électriques n’est pas encore suffisante pour combler l’écart.

Dans une interview accordée à Barron’s en novembre dernier, Cathie Wood avait elle aussi vu venir la catastrophe :

« Cela va être horriblement difficile pour ces entreprises de gérer les cinq à dix prochaines années… Nous parions sur le fait qu’elles ne survivront pas dans leur état actuel. Il pourrait y avoir des alliances avec d’autres marques, ou elles pourraient faire faillite. »

Pour ce qui est de Tesla, survivre à la vallée de la mort parait évident. En fait, elle est même la principale créatrice de cette vallée de la mort, grâce à cette poussée technologique disruptive. L’entreprise d’Elon Musk a déjà fait ses preuves.

Avec ses infrastructures impressionnantes déjà mises en place, Tesla est désormais capable de produire ses véhicules à un coût inférieur à celui des autres constructeurs automobiles, et ce qu’il s’agisse d’une start-up spécialisée dans les voitures électriques ou d’un ancien constructeur automobile qui tente de fabriquer des voitures électriques.

Parmi les marques européennes, pensez-vous que Volkswagen Mercedes et BMW survivront au passage à l’électrique ? (c’est une vraie question!). Et quel est votre avis sur les constructeurs français ?

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