Aujourd’hui, dans cet article, on va vous parler de la Tesla Model 3, de son autonomie récemment améliorée, qui a dépassé les 600km, ainsi que du futur du marché des véhicules électriques.
C’est un nouveau record pour le géant automobile qui ne cesse de nous surprendre. Comment donc est-ce que cette autonomie remarquable a été obtenue ? Qu’elle est sa place actuelle sur le marché ? Qu’est-ce que cela veut dire pour les autres constructeurs de véhicules électriques ?
L’évolution de la Tesla Model 3 ne semble pas donner signe de s’arrêter. En Novembre 2020, Tesla avait annoncé que ses nouveaux Modèles 3 produits en 2021 seraient équipés d’un pack de batteries à 82kWh. Ce nouvel exploit est largement dû à son partenariat avec Panasonic, le fournisseur de batteries historique de Tesla.
En effet, après un investissement de plus de 100 millions de dollars dans le gigantesque site de production Gigafactory Nevada, Panasonic avait annoncé en 2020 son ambition d’augmenter la densité énergétique des batteries produites à la Gigafactory de 5%.
De type Lithium-Ion, les batteries de la Tesla Model 3 sont fabriquées au sein de la Gigafactory Nevada, qui a spécialement été construite par Tesla afin de répondre à la demande croissante, générée par la Tesla Model 3.
C’est notamment cette nouvelle génération de batteries qui a rendu possible l’amélioration de l’autonomie des véhicules de Tesla. La capacité de la batterie de la Tesla Model 3 Grande Autonomie passe de 75kWh à 82kWh, permettant donc d’augmenter sensiblement sa performance, qui passe de 580km à 614km d’autonomie sur le configurateur en ligne du constructeur.
Des chiffres plutôt impressionnants, surtout comparés aux autres véhicules électriques actuellement disponibles sur le marché.
Comparatif avec la concurrence
A titre d’exemple, l’Audi e-Tron, le premier SUV 100% électrique de la marque allemande, propose des véhicules avec une autonomie maximale de 436km pour son Audit e-Tron 55, avec un pack batterie de 95kWh en capacité énergétique. L’audi e-Tron 55 est non seulement nettement inférieure en termes d’autonomie, mais sa gamme de prix qui débute à 82.600 euros est absolument exorbitante.
Donc, si on résume, même avec une batterie plus grosse, les performances offertes par la Audi sont bien inférieures à celle de la Tesla, et ce pour quasiment le double du prix.
Ils font quoi chez Audi ?
Ce n’est donc pas une exagération de spéculer que ce genre de véhicules pourrait complétement être éjectées du marché automobile dans le futur.
Sauf pour ceux qui préfèrent la qualité des surpiqures de leur sièges en cuir aux performances réélles de leur voiture.
Ce point est encore plus amplifié si on prend en compte l’ouverture de la nouvelle Gigafactory Berlin en Allemagne, qui normalement devrait être livrée cet été, avec une production projetée de 500.000 véhicules par an.
De plus, la Gigafactory Shanghai en Chine n’est pas encore à sa capacité maximale de production, et projette de passer de 250.000 à 450.000 de véhicules par an.
Cela devrait propulser la capacité de production annuelle de Tesla, au point de multiplier celle-ci par trois ou même par quatre d’ici un an !
Ces chiffres pourraient bien signer l’arrêt de mort des compagnies automobiles trop lentes à réagir, surtout lorsqu’on réalise que le concurrent le plus proche de Tesla en termes d’autonomie est la Polestar 2 Long Range Single Motor, qui propose des véhicules atteignant 540 km d’autonomie, pour une gamme de prix à partir de 50.000 euros.
Super me direz-vous ?! Et bien essayez d’aller faire un tour sur le site de PoleStar depuis la France et vous verrez ! Enfin… sur le papier tout cela est bien beau.
Prototypes are easy, but achieving volume production of a new technology is insanely hard
— Elon Musk (@elonmusk) October 15, 2019
Comme le disait Elon Musk dans l’un de ses Tweets en 2019 :
« Faire des prototypes c’est facile, mais la production en série d’une nouvelle technologie est incroyablement difficile »
Revenons à la Model 3
Je vous rappelle qu’aujourd’hui, la nouvelle version de la Tesla Model 3 Grande Autonomie offre des performances plus élevées au même prix que des véhicules à basses émissions en CO2, entre 45.000 et 60.000 euros. (grâce à la déduction du bonus écologique de 3000 euros en France).
A ce rythme, Tesla pourrait dominer complétement le marché des véhicules électriques. Elon Musk, le CEO ambitieux de Tesla, a réagi sur Twitter en projetant une production de plus de 20 millions de véhicules électriques par an vers 2030, grâce à une « exécution excellente et consistante ». Ce chiffre, qui semble presque irréel, représente 40 fois le nombre de Tesla produits en 2020.
Pourtant, le marché des véhicules électriques semble pencher vers cette direction. Alors que le Japon annonce l’interdiction de la vente des voitures à essence à partir de 2035, l’Angleterre annonce l’interdiction de la circulation des voitures à essence et diesel à partir de 2030.
Une vision qui semble plutôt ambitieuse, mais qui n’est pas très irréaliste, vu qu’en décembre 2020, 23,4% de tous les véhicules vendus en Angleterre étaient électriques.
Une tendance très similaire a également été observée en Allemagne, où 26% de tous les véhicules vendus en Décembre 2020 étaient électriques, comparé à 3,7% seulement une année auparavant !
Et encore, des lois environnementales de plus en plus sévères sont introduites chaque année, avec les compagnies de véhicules allemandes qui risquent des milliards d’euros en amendes à cause du non-respect des quotas carbone. Une douche extrêmement froide pour les constructeurs de véhicules à essence, dont le futur s’annonce de moins en moins glorieux.
La France accueille également le futur à bras ouverts. En effet, l’année 2020 fut particulièrement exceptionnelle pour les véhicules électriques. Les immatriculations des voitures électriques ont connu un boom de 159 %, avec un total de 110 916 modèles vendus, selon les chiffres compilés par l’Avere France.
La Tesla Model 3 est actuellement la voiture électrique la plus vendue en France durant le premier trimestre 2021, avec 5763 unités vendues, dont 4524 vendues en Mars seulement ! Et encore, ce chiffre est légèrement sous-estimé, à cause du système de livraison actuel de Tesla qui est un peu aléatoire. À titre de comparaison, la BMW série 3 a vendu 4800 unités pour toute l’année 2020 !
Le constructeur américain dépasse donc les ventes de Peugeot e-208 et Renaut Zoé cumulées en France !
Mondialement, en 2020, la Tesla Model 3 fut la voiture électrique la plus vendue au monde, avec plus de 365.000 unités vendues, pour un total d’approximativement 500.000 Teslas toutes confondues vendues. Un exploit d’autant plus impressionnant, vu que l’année 2020 s’est distinguée par une pandémie globale, ainsi que la fermeture temporaire de la Gigafactory Shangai et de l’usine Tesla à Fremont.
Malgré ces difficultés, le nombre de livraisons a vu une hausse considérable de 34% par rapport au marché global des nouveaux véhicules électriques. En 2021, environ 185.000 unités ont été livrées entre Janvier et Mars, soit le double du nombre de livraisons effectuées durant la même période en 2020.
En Chine, les ventes des Tesla Model 3 ont complétement explosé, passant de moins de 5000 unités vendues en Décembre 2019, vers 23.800 unités vendues un an plus tard ! Elle devient la voiture électrique la plus vendue en Chine, empochant une portion de 11% du marché global des voitures électriques.
Ce succès est notamment dû à la production locale des Tesla Model 3 en Chine, à la Gigafactory Shanghai.
Il est très important de garder ce changement phénoménal à l’esprit. Je m’attends à voir une croissance de ventes similaire en Europe, une fois que la Giga Berlin sera fonctionnelle en Allemagne.
Tout cela pour dire que les autres constructeurs automobiles ont énormément de travail devant eux, s’ils souhaitent offrir une réelle concurrence à Tesla, qui continue de surpasser sa compétition en termes de performance et de prix.
Mais vous allez me dire, que la concurrence viendra tôt ou tard… que les autres constructeurs vont un jour rattraper Tesla…
Et bien ça n’est pas si évident. A vrai dire, il serait plus facile pour une Start-up comme PoleStar, Nio ou Rivian de concurrencer Tesla que pour un grand constructeur historique.
Tous les constructeurs historiques ne savent faire qu’une seule chose : des moteurs à essence. Leurs usines, leurs ingénieurs, leur marketing a été forgé par plus de 100 ans de moteur à essence.
Et dans ces conditions, difficile d’effectuer un virage à 180° lorsque l’on sait tous les investissements que cela représente. Comment convertir les usines ? Comment attirer des nouveaux ingénieurs ? Comment battre Elon Musk à son propre jeu ?
Les voitures électriques et les voitures à essence se ressemblent comme 2 gouttes d’eau vu de l’extérieur, pourtant ce sont des « animaux » complètement différents. Un peu comme les trains à vapeur et les TGV. Ils roulent tous 2 sur des rails, pourtant, leur fonctionnement n’a rien à voir l’un avec l’autre.
Et vous, vous en pensez quoi ? Tesla continuera-elle à dominer le marché des véhicules électriques ? Est-ce que vous croyez à la prophétie d’Elon Musk, qui prédit une production de 20 millions de Tesla par an à partir de 2030 ?