Un petit pas pour l’homme, un bond de géant pour l’humanité.
Avec ces mots entrés dans l’histoire, Neil Armstrong marque un moment charnière dans l’histoire de notre espèce. Pour la première fois, un être humain pose le pied sur un corps céleste autre que notre bonne vieille planète bleue.
Mais 50 ans plus tard, sans la pression de la course vers l’espace et le combat idéologique et technologique avec l’URSS, l’humanité semble avoir perdu son appétit pour l’exploration spatiale et aucun humain n’a remis les pieds sur la lune depuis plus de 50 ans. C’est ce que Elon Musk souhaite changer à travers sa compagnie SpaceX qui promet de redonner du souffle à l’exploration spatiale et faire progresser l’humanité et la rendre une espèce multi-planétaire.
On va vous parler du rêve d’espace d’Elon Musk et du défi fou qui va peut être nous permettre de remettre le pied sur la Lune, près de 50 ans après Neil Armstrong et 48 ans après Apollo 17, la dernière mission lunaire habitée en date, c’était en 1972. On parlera aussi des différentes étapes dans l’épopée spatiale de l’Homme et des prochaines missions lunaires.
On verra aussi le lien entre la NASA et Space X et si Space X va devenir la nouvelle NASA!
Alors, vous êtes prêts?
Décollage immédiat!
1) Petit rappel Historique
Depuis l’aube de notre espèce, les humains ont toujours regardé le ciel nocturne et rêvé de l’espace et de cette masse noire ponctuée d’étranges points lumineux qui s’étend à l’infini.
Vers la fin du 19e siècle, des auteurs de science fiction comme Jules Verne imaginent un canon assez puissant pour vaincre la gravité terrestre et permettre aux hommes de quitter notre planète vers l’espace.
Mais ce rêve d’espace ne sera accompli que vers la moitié du 20e siècle. Le premier satellite artificiel Spoutnik, est lancé par l’Union soviétique en 1957 et annonce le début de la course vers l’espace que se livrent l’URSS et les Etats-Unis sur fond de guerre froide.
Et les exploits technologiques se suivent et s’accélèrent: premier homme dans l’espace, Youri Gagarine, il y a exactement 80 ans, première sortie extra – véhiculaire, première sonde lunaire jusqu’à l’exploit absolu le 20 Juillet 1969, avec la mission Apollo 11.
Devant le regard anxieux de près de 500 millions de téléspectateurs rivés sur leurs écrans, Neil Armstrong pose le pied sur la lune, devenant ainsi le premier homme sur la lune. Suivent après lui six missions, dont seulement un échec, la fameuse Apollo 13.
La course vers l’espace s’est peu à peu atténuée depuis les années 70, l’URSS et les Etats-Unis préférant une coopération cordiale pour le bien commun. Mais beaucoup de progrès ont été fait depuis. Stations spatiales, robots envoyés vers Mars et d’autres planètes du système solaire etc.
Et la Lune dans tout ça? Et ben, pas beaucoup de progrès dans ce registre. Un module lunaire chinois a bien réussi à atterrir sur la face cachée de la lune en 2019, mais aucun humain n’a réussi a y poser le pied depuis
Pourquoi cette aversion à y retourner?
Tout d’abord le coût: le programme apollo d’origine aurait couté près de 120 milliards de dollars (dollars de 2020) et on estime qu’un retour vers la lune pourrait coûter près de 133 milliards de dollars sur 13 ans. Il y aussi une dimension politique, aucun président ne veut lancer et financer un programme lunaire qui ne portera ses fruits “que” dans dix ou quinze ans et laisser les fruits de l’investissement profiter à un rival politique qui pourrait occuper la maison blanche d’ici là.
Une autre raison est la perte d’intérêt du public. 70 ans auparavant ou pouvait justifier le coût si cela voulait dire battre les russes dans la course vers la lune. Le citoyen lambda rêvait de conquête spatiale, et chaque enfant se rêvait cosmonaute.
Aujourd’hui, si on demande à un enfant au hasard ce qu’il souhaite devenir plus tard, on a plus de chance de tomber sur le métier de Youtubeur ou d’influenceur que celui d’astronaute.
Autant de raisons qui poussent l’exploration spatiale loin des cercles étatiques et vers le secteur privé.
2) Space Inc ou le business spatial
Il n’y a pas à dire, le gap laissé par la NASA, et les autres agences spatiales gouvernementales a profité aux entrepreneurs privés. Les programmes spatiaux privés se multiplient: Virgin Galactic, Scaled Composites, Blue Origin de Jeff Bezos le fondateur d’Amazon, et bien sûr SpaceX.
Une page de l’histoire s’est tournée en 2019 lorsqu’un vaisseau spatial SpaceX a transporté deux astronautes de la NASA vers la station spatiale internationale.
Avec cette étape importante, la participation privée à l’exploration spatiale, jusqu’à présent le domaine exclusif des gouvernements, est appelée à monter en flèche.
Fondée en 2002 par Elon Musk. SpaceX est petit à petit devenue la société spatiale privée la plus célèbre au monde. Le 31 Mai 2019, son vaisseau spatial, le Crew Dragon, a transporté deux astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS). Le vaisseau a été mis en orbite par Falcon 9, qui, selon l’entreprise, est la première fusée réutilisable de classe orbitale au monde. Cette technologie promet de rendre les voyages dans l’espace moins coûteux et a attiré les regards de la NASA, qui veut un moyen sûr et peu onéreux pour le transport spatial des personnes et du cargo.
Après avoir vu SpaceX lancer plus de 100 fusées au cours de la dernière décennie, il est devenu évident que ses ingénieurs sont désormais les meilleurs au monde pour concevoir, construire et faire voler des fusées nouvelles et innovantes. L’exécution du programme Falcon 9, l’expérimentation de la réutilisation du premier étage et le développement de la fusée Falcon Heavy en témoignent.
3) Le partenariat SpaceX-NASA
La confiance placée par la NASA dans SpaceX se trouve confirmée par une annonce de l’agence spatiale américaine faite le vendredi 16 Avril 2021. La NASA a déclaré qu’elle avait choisi SpaceX et son véhicule Starship pour servir d’atterrisseur lunaire dans le cadre de son programme Artemis. Il s’agit du plan de la NASA visant à renvoyer des humains sur la Lune plus tard dans la décennie.
La NASA a octroyé à SpaceX un contrat de 2.89 milliards de dollars. Un contrat pour développer, tester et faire voler deux missions vers la surface lunaire. Le deuxième vol, qui transportera des astronautes sur la Lune, pourrait être lancé dès 2024.
Le monde n’avait jamais vu un véhicule comme Starship auparavant.
S’il est couronné de succès, cet énorme vaisseau spatial ouvrira à la NASA de nouvelles possibilités qui n’existaient pas auparavant. En effet, Starship pourrait réaliser l’objectif longtemps recherché d’une réutilisation rapide et peu coûteuse d’un système de lancement.
Lorsque les astronautes de la NASA retourneront sur la Lune dans quelques années, ils le feront à l’intérieur d’un atterrisseur qui éclipsera celui de l’ère Apollo. Le véhicule Starship est un véritable mastodonte. Il mesure près de 50 mètres de long, de son cône de nez aux pattes d’atterrissage. En comparaison, le module lunaire qui a transporté Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune en 1969 ne mesurait que 7 mètres.
L’annonce de la NASA a fait l’effet d’une bombe au sein de la communauté de passionnés qui suivent les péripéties spatiales d’Elon Musk et de ses compétiteurs. Peu de personnes avaient prédit que SpaceX recevrait le seul, ni même le plus grand contrat de la NASA si tôt dans le processus de développement de l’atterrisseur.
Il y a environ un an, la NASA a sélectionné trois projets différents pour un système d’atterrissage humain. L’équipe dirigée par Blue Origin a soumis le projet le plus conventionnel, adapté à la demande de la NASA d’un atterrisseur à trois étages. Dynetics a proposé un atterrisseur innovant, avec un clin d’œil à la réutilisation, mais il était également dimensionné pour amener seulement quelques astronautes sur la surface lunaire.
SpaceX, en revanche, a présenté un projet largement plus ambitieux. Une version modifiée de son véhicule martien comme atterrisseur lunaire. Au cours des dernières années, SpaceX a développé Starship en tant qu’étage supérieur réutilisable d’une fusée massive, la Super Heavy. Ce véhicule est destiné à emmener des dizaines de personnes à la fois sur Mars au cours d’un voyage de six mois. Ainsi, Starship est massivement surdimensionné pour emmener deux ou quatre astronautes à la surface de la Lune. Mais des trois atterrisseurs, il est le seul à avoir un vrai potentiel vers la réutilisation complète.
Starship est également le plus exigeant techniquement des trois véhicules en raison de sa taille et de ses aspirations. Parmi les plus grands obstacles, il faut apprendre à faire atterrir Starship, à la fois sur la Lune et sur Terre. Et pour mener des missions vers la Lune et au-delà, SpaceX doit développer la technologie permettant de ravitailler Starship en méthane et en oxygène liquide en orbite terrestre.
Même Elon Musk l’a concédé:
L’un des problèmes d’ingénierie les plus difficiles connus de l’homme est la fabrication d’une fusée orbitale réutilisable. C’est incroyablement difficile d’avoir un système orbital entièrement réutilisable.
Mais Starship ne joue qu’un rôle parmi d’autres dans ce voyage vers la Lune. En effet, le contrat de la NASA ne concerne que la partie atterrissage, ou plutôt devrait-on dire alunissage, de la mission.
Selon le plan actuel, une fusée Super Heavy lancerait Starship en orbite lunaire. Quelques jours plus tard, une fusée SLS, développée par la NASA, lance l’équipage à l’intérieur d’un vaisseau spatial Orion, qui s’amarrent à Starship en orbite lunaire. L’équipage sera transféré sur Starship et descendra sur la Lune. Après être revenus en orbite lunaire sur Starship, les astronautes remonteraient à bord d’Orion et reviendraient sur Terre.
4) SpaceX va-t-elle devenir la nouvelle NASA?
Alors, avec l’expertise acquise par SpaceX et son objectif ultime d’amener des humains sur Mars, aura-elle la capacité de supplanter la NASA et devenir une agence spatiale en elle-même? En deux mots: ce sera très difficile. Mais la réalité est toujours plus compliquée.
En effet, Construire de grandes fusées est une chose. C’en est une autre de développer toutes les autres capacités nécessaires pour que les humains puissent se rendre sur Mars, y atterrir et y survivre.
En ce qui concerne les activités dans l’espace, SpaceX s’est appuyé sur l’expertise de la NASA pour Crew Dragon dans le cadre du programme habité commercial. Et en ce qui concerne les types de technologies nécessaires pour les voyages de longue durée vers Mars, SpaceX a une expérience limitée – il y a très peu de recyclage d’air, d’eau et d’autres consommables sur un vaisseau spatial Crew Dragon. La NASA, en revanche, travaille sur ces problèmes depuis plus d’une décennie avec les astronautes de la Station spatiale internationale.
La NASA apportera sans aucun doute une mine d’informations, de technologies et d’experts en la matière inestimables pour aider SpaceX à atteindre leur objectif commun d’envoyer des humains sur Mars
a déclaré Abhi Tripathi à Ars. Tripathi est un ancien de la NASA, qui a travaillé pour SpaceX dans le cadre du programme Crew Dragon et qui travaille maintenant à l’Université UC Berkeley.
Alors, en résumé, SpaceX a encore besoin de la NASA pour combler des déficits dans la conception de ses vaisseaux spatiaux, surtout ceux habités.
Mais il y aussi, comme souvent, une dimension politique à la coopération entre la NASA et SpaceX. Le contrat accordé par la NASA n’est pas très bien passé auprès des autres compagnies partenaires historiques de la NASA: Boeing, Lockheed Martin et autres. SpaceX risque de mettre en cause des contrats à la hauteur de milliards de dollars. Starship promet de rendre obsolète le projet initial lunaire initial développé indépendamment par la NASA et ses partenaires. Le projet, qui incorpore, mis à part Starship, le lanceur SLS et la capsule Orion développés par la NASA, stagne depuis des années: beaucoup trop onéreux et en retard de plusieurs années (le premier lanceur SLS était supposé être prêt pour l’essai en 2013).
Mais si Starship est aussi sécurisé pour que des humains se posent sur la Lune, pourquoi ne serait-il pas sûr pour des humains de simplement décoller de la Terre à bord de la fusée ? Cela permettrait à la NASA d’économiser le coût d’un lancement SLS plus Orion – environ 3 milliards de dollars par mission- et un rendez-vous et un amarrage délicat avec Starship en orbite lunaire. Seulement utiliser Starship se révèlerait moins coûteux et moins compliqué, cela sonne comme une évidence, non?
Eh bien non, c’est sans compter sur la politique américaine et les lobbys de l’industrie aéronautique qui, à coup de millions de dollars mettent la pression sur les parlementaires américains pour que le gâteau des contrats de la NASA soit partagé équitablement entre les cadors de l’industrie. Allez dire à vos électeurs , en tant que membre du Congrès américain, que leur usine Boeing a dû fermer parce que vous avez voté pour octroyer à SpaceX l’exclusivité du voyage lunaire.
Il y aussi la dimension internationale du projet. L’agence spatiale européenne développe en ce moment le Module Service d’Orion. Abandonner ses partenaires au profit de SpaceX serait très mal vu, au niveau international.
Comme vous le voyez, à l’époque comme aujourd’hui, le voyage spatial, n’est pas seulement une question d’ingénierie, mais aussi et surtout de politique et de dollars.
Et vous, vous en pensez quoi ?
Pensez vous qu’il en vaille la peine de retourner sur la lune?
Jusqu’où ira SpaceX dans sa quête pour commencer les premiers voyages martiens à l’aube 2026?.
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