Cette semaine, Elon Musk, le Technoking de Tesla, doit comparaître devant un tribunal du Delaware. Le procès concerne le plan de rémunération lui accordant un bonus de près de 56 milliards de dollars.
En 2018, le conseil d’administration de Tesla avait voté un plan de rémunération de 56 millions de dollars pour Elon Musk. Celui-ci a été calqué sur la prime que le PDG de Tesla avait obtenu en 2012 pour avoir multiplié par plus de 17 la capitalisation boursière de Tesla durant les cinq années qui avaient suivi sa prise de fonction.
La principale condition pour toucher cette nouvelle rémunération était que l’entreprise franchisse d’autres étapes sous sa direction. Parmi ces étapes, il fallait que la capitalisation boursière de Tesla atteigne les 650 milliards de dollars (soit une augmentation de près de 600 milliards de dollars), et réalise d’importants objectifs de revenus et de rentabilité qui feraient de l’entreprise une des plus puissantes au monde. La plupart des actionnaires avaient ainsi convenu que Musk ne toucherait pas un seul dollar, ni aucune rémunération d’aucune sorte, tant que ces objectifs n’étaient pas atteints.
Mais aujourd’hui, l’un d’entre eux s’y oppose. Il s’agit de Richard Tornetta qui estime que ce plan a été mis en place avec des objectifs de performance faciles à atteindre pour Musk et que les actionnaires ont été induits en erreur pour l’approuver. Un procès de cinq jours a donc été ouvert lundi au tribunal de Wilmington, dans le Delaware, pour examiner l’affaire. Celui-ci se déroulera sous la présidence de Kathaleen McCormick, la même magistrate qui avait mené la procédure opposant Elon Musk à Twitter.
M. Tornetta, qui avait déjà intenté une action en Justice pour la même raison il y a quatre ans, espère que cette fois-ci le tribunal annulera le plan de rémunération. Il veut prouver que Musk a profité de sa position dominante au sein du conseil d’administration de Tesla pour dicter les conditions de son bonus. Tornetta soutient que le plan aurait dû exiger du PDG de travailler à Tesla à temps plein. Cependant, ses chances de gagner sont plutôt infimes.
En 2018, année durant laquelle Tesla avait des difficultés à produire le Model 3 et à rester à flot financièrement, Elon Musk avait confié au magazine Bloomberg qu’il dormait carrément dans l’usine de Fremont.
« La raison pour laquelle je dormais sur le sol n’était pas parce que je ne pouvais pas traverser la route et être à l’hôtel. C’était parce que je voulais que ma situation soit pire que celle de n’importe qui d’autre dans l’entreprise. Chaque fois qu’ils souffraient, je voulais que la mienne soit pire »,
a-t-il déclaré.
Par ailleurs, la réussite de Tesla est sans conteste puisque jusqu’ici, l’entreprise a atteint 11 des 12 objectifs indiqués dans le nouveau programme de rémunération. En quelques années seulement, la valorisation de Tesla a été décuplée passant de 50 milliards à 1 000 milliards de dollars. Le constructeur a également augmenté sa capacité de production de manière spectaculaire. Si en 2018, Tesla livrait 245 240 véhicules, actuellement, sa capacité de production se situe à près de 1,9 million de voitures par an, soit huit fois plus qu’il y a quatre ans. Les analystes estiment que l’entreprise devrait livrer entre 1,3 million et 1,7 million de véhicules cette année.
Selon le site Reuters, Elon Musk se présentera devant le tribunal dès aujourd’hui pour se défendre. En tout, 19 témoins sont attendus à la barre, dont des administrateurs et des cadres de Tesla, des experts en rémunération et des conseillers qui ont participé à l’élaboration du programme.
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