Dans une décision stratégique majeure, le fabricant de moteurs à réaction Rolls-Royce, envisage de se concentrer sur les carburants aéronautiques 100% durables (SAF ou Sustainable Aviation Fuels). En effet, la société a l’intention de vendre son unité de moteurs électriques.
Cette annonce intervient après le vol historique réussi de Virgin Atlantic entre Londres et New York, propulsé par un moteur à faible émission de carbone de Rolls-Royce. Le PDG, Tufan Erginbilgiç, estime que cette transition est essentielle pour l’avenir de l’entreprise.
Vers une aviation durable
Bien que la société ait récemment révélé que ses moteurs électriques pour les taxis aériens et les petits avions étaient compatibles avec ces carburants, elle a décidé de les vendre. La décision de Rolls-Royce de s’éloigner du développement de moteurs électriques s’explique par le désir de « doubler » les ventes de ses moteurs à réaction pour les avions de ligne. L’entreprise cherche ainsi à maintenir sa position de leader dans l’industrie aéronautique.
Pour atteindre ses objectifs de développement durable, Rolls-Royce mise sur les carburants aéronautiques durables. L’entreprise se détourne ainsi de l’hydrogène, jugé non viable pour les vols long-courriers.
Même si Rolls-Royce collabore sur la technologie de l’hydrogène avec EasyJet, Erginbilgiç (le CEO de Rolls Royce) estime que les carburants aéronautiques durables offrent une solution plus réaliste pour atteindre les objectifs climatiques de zéro émissions net.
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Airbus, en revanche, vise à mettre en service des avions fonctionnant à l’hydrogène d’ici 2035. Rolls-Royce prévoit d’investir les fonds provenant de la vente de l’unité électrique dans son moteur UltraFan de nouvelle génération, axé sur une consommation réduite de carburant.
Nouvelle orientation stratégique
À la tête de l’entreprise depuis le début de l’année, Erginbilgiç a adopté une approche agressive pour redresser Rolls-Royce. Cette démarche a conduit à la suppression de divisions telles que R2 Factory et à l’abandon d’un projet de capture directe du carbone dans l’air. Dernièrement, 2 500 postes de direction et d’administration ont également été supprimés.
La prochaine étape de cette restructuration concerne l’activité électrique de l’entreprise, axée sur le développement de systèmes de propulsion pour les taxis volants et autres aéronefs.
Erginbilgiç justifie cette décision en soulignant la nécessité de faire des « choix en matière d’allocation des ressources ». Selon lui, la cession de l’activité électrique permettra à l’entreprise d’offrir « une meilleure valeur à une tierce partie ». Cette transition s’inscrit dans un vaste effort visant à augmenter les bénéfices de Rolls-Royce, avec un objectif revu à la hausse de 2,5 à 2,8 milliards de livres sterling par an, comparé aux 837 millions de livres sterling de 2022.
