Dans le monde des véhicules électriques, il est largement reconnu que l’autonomie réelle peut différer de manière significative de l’autonomie annoncée par le fabricant ou par l’EPA (Environmental Protection Agency).
Une étude récente menée par Recurrent Auto, une société spécialisée dans le commerce et la recherche automobile, a jeté un nouvel éclairage sur cette différence en analysant des données provenant de plus de 12 000 Tesla actives.
L’étude a révélé que les facteurs environnementaux et de conduite, tels que la température et les habitudes de conduite, ont une influence majeure sur l’autonomie des véhicules électriques.
Or, cette information essentielle n’est pas prise en compte dans l’estimation de l’autonomie affichée sur le tableau de bord des véhicules Tesla, à moins qu’une destination ne soit définie.
Dans les climats froids, par exemple à des températures inférieures à -1 degré Celsius, l’autonomie de la Tesla Model Y a été constatée à environ 45% de l’estimation EPA. Dans des conditions plus chaudes, entre 21-32°C, l’autonomie s’est améliorée, mais n’a toujours atteint que 60% de l’estimation EPA.
À lire également: Tesla au coeur d’un scandale : Le constructeur aurait-il manipulé l’autonomie de ses gammes de voitures électriques ?
Des disparités marquées entre l’autonomie estimée et l’autonomie réelle
Ces observations ne sont pas propres au Model Y de Tesla. L’étude a également démontré que la Tesla Model S, la berline électrique du constructeur automobile, a présenté des schémas similaires de réduction de l’autonomie en fonction de la température. Dans des conditions de froid intense, plus de 50% de l’autonomie du véhicule était perdue. Dans des climats plus chauds, la Tesla Model S ne conservait qu’environ 60% de son autonomie estimée.
Les implications de ces découvertes sont importantes. Scott Chase, co-fondateur et PDG de Recurrent, a souligné que:
« les lois de la physique s’appliquent aussi à Tesla, Tesla n’est pas très différente des autres constructeurs automobiles. »
Cette réalité démontre que l’industrie automobile, malgré les innovations technologiques, reste soumise aux contraintes de l’environnement et du comportement du conducteur.
A Lire : Record battu ! Découvrez comment la Tesla Model S Long Range a pulvérisé tous les autres véhicules électriques en devenant la reine de l’autonomie
Le cas de Tesla ne constitue pas une exception, mais illustre bien une réalité plus large. Des écarts similaires entre l’estimation du tableau de bord et l’autonomie observée ont également été constatés chez d’autres constructeurs, tels que Chevrolet avec la Bolt EV, et Ford avec la Mustang Mach-e.
Cependant, il y a de l’espoir. Des technologies comme les pompes à chaleur et les systèmes de gestion thermique avancée, qui sont désormais standard dans les nouvelles Tesla, ont été efficaces pour atténuer certains des effets de la température sur l’autonomie. Par conséquent, il est clair que des avancées techniques supplémentaires peuvent contribuer à améliorer la précision des estimations d’autonomie.
Cette étude démontre l’importance d’une prise de conscience par les propriétaires de véhicules électriques que l’autonomie réelle peut varier en fonction de divers facteurs, dont la température et les habitudes de conduite.
Elle souligne également la nécessité pour les constructeurs automobiles et les organismes de réglementation de rendre les estimations d’autonomie plus précises et plus représentatives des conditions de conduite réelles.