Beaucoup de personnes hésitent encore à passer aux voitures électriques à cause de certaines idées reçues. Mais c’est surtout qu’elles ignorent les nombreuses autres facettes de l’industrie automobile traditionnelle, comme par exemple, le fait qu’elle est aussi une grosse consommatrice d’électricité.
L’adoption des voitures électriques est un sujet de plus en plus abordé par les médias. Ceux-ci tirent souvent la sonnette d’alarme sur la consommation électrique de ce type de véhicules. Ceci amène de nombreuses personnes à penser que la transition globale vers la voiture électrique causera une surchauffe catastrophique du réseau. Et ce n’est pas sans compter l’acharnement des pays européens contre les centrales nucléaires, qui assuraient jusqu’à maintenant un approvisionnement énergétique bon marché, fiable, et pauvre en émissions.
Et pourtant, l’idée que l’industrie automobile traditionnele et l’utilisation des voitures à essence consommeraient très peu d’électricité est absolument exagérée.
Si l’on se base sur la recharge des véhicules électriques, il est tout à fait possible de la programmer pendant les périodes de faible demande pour atténuer les risques, et c’est ce que fait déjà 9 utilisateurs de véhicule électrique sur 10, lorsqu’ils rechargent à domicile ou au travail. D’ailleurs, certains constructeurs de voitures électriques comme Tesla encouragent leurs clients à prioriser la recharge durant les heures creuses ou pendant la nuit. Et même avec la récente hausse de l’électricité annoncée de 15%, recharger sa voiture électrique à domicile revient beaucoup moins cher que les pleins d’essence, comme en témoigne Grégoire, un de nos abonnés:
“La recharge à domicile c’est 3€ pour 100km soit 1,5 litres aux 100 km. La recharge au superchargeur c’est 9€ les 100 km soit 5 litres aux 100km La messe est dite… J’ai une model 3 performance de 500 chevaux …(achetée 73000€ début 2020 sans aucun bonus)Une « petite familiale » de 5 places avec un grand coffre qui a des performances supérieures à beaucoup de supercars à plus de 200000€. et seulement 2 places !! La gestion logicielle antipatinage de Tesla dépasse largement la concurrence. 3,3 secondes pour le 0 à 100km avec des pneus 235/35 ZR 20 relève d’un pur exploit d’efficacité pour une voiture de 2 tonnes 4X4. Tesla restera pendant longtemps le leader de la voiture électrique. Tout comme pepsi n’a jamais pu dessouder coca malgré des investissements colossaux.”
Mais ce que la plupart des gens ne savent pas, c’est que l’industrie pétrolière consomme aussi de l’électricité, et en très grande quantité même. De ce fait, les voitures à essence sont donc, elles aussi, de grandes consommatrices d’électricité. S’il est souvent mentionné que les voitures électriques consomment de l’énergie fossile, notamment lors de leur construction, il est alors aussi vrai que les voitures à essence consomment également de l’électricité.
Un article publié dans le magazine allemand Edison s’est penché sur la question de la consommation électrique d’une voiture traditionnelle. Il indique que pour parcourir un kilomètre, un véhicule à essence consomme environ la moitié de l’électricité nécessaire à une voiture 100% électrique pour parcourir la même distance.
Il y a en effet ce qu’on appelle l’énergie grise, celle qui est nécessaire pour fabriquer, transporter, installer et commercialiser un produit et qui provient généralement du réseau. Et en bout de chaîne de cette énergie grise attribuée aux voitures à essence, on retrouve les stations-service qui sont de très grandes consommatrices d’électricité. Elles sont en effet éclairées en permanence. Les pompes à essence ont, elles aussi, besoin d’électricité pour fonctionner. Bref, cela fait une grande quantité d’électricité qui participe au bilan global énergétique de la voiture à essence.
Et même pour extraire, produire, et la transporter l’énergie fossile de la raffinerie à la station service, le recours à l’électricité est nécessaire notamment pour le forage, le fonctionnement des pipelines et des pompes ou encore le transport par trains électriques, comme c’est le cas en Europe et en Asie. Il y a aussi l’éclairage des raffineries, l’utilisation de matériels de haute technologie fonctionnant aussi à l’électricité.
Mais, on pourrait répondre que les stations de recharge doivent aussi avoir les mêmes coûts. C’est en effet vrai. Cependant, à la différence des stations-service, la fréquentation des stations de recharge est moins importante car la plupart des propriétaires de voitures électriques font la recharge à domicile. Et les rares fois où ils vont dans une station de recharge publique, c’est notamment pour faire de longs voyages ou pour partir en vacances.
Par ailleurs, les stations de recharge évoluent constamment. Tesla, par exemple, qui propose un vaste réseau de Superchargers, va bientôt lancer une nouvelle borne de recharge qui pourrait révolutionner le secteur. Il s’agit du Supercharger V4 qui est capable de produire et de stocker de l’électricité grâce à l’énergie solaire.
Si on pousse la comparaison à l’extrême, il faudrait imaginer une station à essence qui pourrait être capable de forer son propre puits de pétrôle, de raffiner le précieux liquide et de le stocker dans un seul et même endroit.
Malgré les coûts en énergie grise engendrés par les voitures électriques, elles ont tout de même un atout important: leur efficience est amplement supérieure à celle des voitures dotées d’un moteur à combustion car elles offrent un meilleur rendement énergétique.